Sources de l'article CG58.fr
1125 km de Nevers à vol d’oiseau, nous sommes dans l’ïle de Hvar en Croatie. Dans son salon avec vue sur le grand et magnifique jardin rempli de fleurs, d’arbres chargés de fruits tels oliviers ou kiwis, Virginie NOVAK-BILWEIS nous raconte sa vie avec une verve incroyable alors que Mateo son mari s’éveille tranquillement après une sieste méritée, mais aussi tradition croate pleine de bon sens. Découvrons son parcours, ses passions mais aussi ses moments de nostalgie.
Il était donc une fois Virginie…
Virginie NOVAK-BILWEIS est née à Paris en 1958 d’une mère nivernaise pure jus, sage-femme et d’un père médecin gynécologue à Paris. Deux frères dont l’aîné fut à une époque très récente maire de Brinon sur Beuvron (58) kinésithérapeute de son état désormais parti exercer du côté de Pithiviers et un cadet Professeur d’Université - Chirurgie dentaire à Paris, ont partagé avec elle leurs vacances d’enfance, et tous leurs exploits et batailles…, à Thouez (58 - prononcer thoué), village où les Bilweis possèdent une maison familiale et où ils aiment revenir autant que possible.
■ Nivernaise et européenne depuis 5 générations...
Par son grand-père, installé dans l’Yonne voisine, Virginie se trouve descendante en ligne directe d’une famille russe venue habiter en France (1922) après la chute du tsar Nicolas II qui suivirent et contraignirent nombre de nobles russes à émigrer. Les multiples documents conservés de l’époque pourraient à eux seuls constituer un intéressant musée familial entretenu par la maitresse de maison.
Via sa lignée maternelle, dans ses veines coule du sang bien nivernais. Elle se plait d’ailleurs à conserver l’accent lorsqu’elle amuse amis et enfants venus lui rendre visite dans sa pension de famille de l’île de Hvar (Croatie). Parmi les ancêtres on trouve essentiellement des représentants du monde rural, agriculteurs, maréchaux-ferrants, vignerons. Quelle richesse que cette association inter-familiale étonnante pour ne pas dire "melting-pot" inattendu et que notre hôtesse se plaît à conter…
Au hasard des pérégrinations professionnelles paternelles, elle a vécu aux Maroc, jusqu’au tristement célèbre tremblement de terre d’Agadir (29 février 1960 - 23 H) qui contraignit sa famille à revenir en France du côté de Mirande (Gers) puis en région parisienne, son père ayant alors décidé d’abandonner la gynécologie obstétrique et les accouchements afin de travailler pour une entreprise américaine.
Fin des études à Beauvais (Oise) où elle obtient un bac Philo-Lettres-Langues. Virginie a alors 18 ans et ne rêve que de vacances à Thouez, de batailles dans l’herbe ou de balades dans les bois, du ramassage des escargots de Bourgogne et de la cueillette des girolles après le 14 juillet, avec ses frères et amis de vacances. On peut déjà dire en l’écoutant raconter son parcours de vie que ses racines sont là et bien là, à Thouez, entre Arzembouy et Champlemy et pas ailleurs, c’est indubitable ! "Nièvre de mon cœur" se plaît-elle à répéter…
■ Comment et pourquoi êtes vous arrivée à Hvar ?
"C’est de la faute à maman !", la réponse tombe d’un bloc et peut surprendre… En effet, au hasard des rencontres, ses parents avaient des amis revenus enchantés de leurs vacances en Croatie et pendant une certain temps ils essayèrent de persuader leurs enfants qu’il n’y avait pas que Thouez pour passer des vacances. Ce fut ainsi l’occasion d ’un premier séjour dans l’île croate de Hvar, plages, balades, soleil et dîner en famille à l’auberge du coin où l’on cuisinait fort bien les poissons pêchés le jour lors des "fish-picnics".
Il s’en suivit un second séjour. L’aubergiste était bien sympathique mais aussi passionné culturellement par l’Europe qu’il souhaitait ardemment visiter… tant et si bien que l’année suivante, à l’issue du troisième séjour cet aubergiste fut invité par les parents à venir découvrir la France, Paris et la Nièvre.
Puis arriva ce qui devrait arriver… et en 1977 Virginie s’est mariée dans la superbe cathédrale de Hvar avec Mateo. De cette union, trois enfants ont vu le jour, Gregori, Sebastien (décédé au printemps dernier) et Dimitri. Trois enfants à l’éducation étonnante : maternelle en Croatie, école primaire en France, études secondaires en Croatie : il faut dire que la guerre d’indépendance de Croatie y est pour quelque chose !
■ Les jours sombres des années 1990 - 1995 :
La guerre de Croatie, ou guerre d’indépendance croate, s’est déroulée entre août 1991 et novembre 1995, à l’issue de l’effondrement de la fédération yougoslave et a opposé la République de Croatie nouvellement indépendante à l’Armée populaire yougoslave et à une partie des Serbes de Croatie.
L’île de Hvar n’a pas échappé aux tragiques circonstances de cette guerre remplie d’horreurs restées dans les mémoires, mais Virginie, adoptée par la population locale a préféré rester avec son mari, ayant cependant choisi d’envoyer ses enfants en France durant cette période difficile et de les confier à sa famille.
La cave de l’auberge de Mateo et Virginie servit en effet de refuge aux habitants du quartier durant les bombardements serbes et les survols d’hélicoptères de guerre de ceux-ci. Triste période où la population insulaire fut à la fois victime des enrôlements …volontaires… 2 fois 200 jeunes embarqués dans l’armée croate, dont certains ne sont jamais revenus et des tirs des serbes qui empêchaient toute navigation et donc tout ravitaillement ou toute forme de pêche.
Mais qui dit période de guerre dit remise en route du bon vieux système D… et Virginie s’en souvient fort bien. Jours sombres qui furent aussi source de rapprochement accru avec les voisins devenus plus que des amis.
=> Pour en savoir plus sur la Guerre d’indépendance de Croatie
■ "J’aime les métiers de la terre, du vignoble, l’élevage des bêtes" :
Cette période difficile amena donc Mateo l’aubergiste - pêcheur, et Virginie "la nivernaise de cœur" altruiste et à l’écoute des autres, à trouver des solutions pour survivre : acquisition et élevage de chèvres (en pleine ville de Hvar) et développement de cultures (oliviers dans les terrains à flanc de montagne et légumes dans le grand jardin) ainsi qu’une basse-cour. Cette période amena aussi la création et l’organisation des écuries "à la nivernaise" pour les ânes utilisés comme bêtes de trait et moyen de transport.
Ce savoir-faire a continué à se développer après la guerre au point d’arriver à complètement auto-suffire aux besoins de la pension de famille et de ses clients.
"Connaissez vous la tradition croate lorsque l’on commence à cueillir les olives ?" interroge notre hotesse - "La cueillette des olives demande de longues et dures journées de travail, or à cette période de l’année les journées sont courtes, on part tôt le matin avec les ânes (transport du matériel et retour avec la cueillette) et l’on reste sur place le midi pour un pique-nique : la tradition veut que lors des premières journées on se réunisse ainsi autour d’un grand plat commun où chacun des présents plonge sa cuillère dans la purée de pois chiches. Hmmm.. que c’est un moment délicieux à partager…"
Ainsi en va de l’huile d’olive produite par les Novak-Bilweis de Hvar, de même que pour le vin servi aux clients et invités de l’auberge.
Maintenant avec l’âge, Mateo ne s’occupe plus de vignes, le couple sélectionne chaque année des rangs de raisins sur pied et les achète aux amis vignerons du coin, mais le précieux breuvage est toujours fabriqué à la maison et c’est Virginie qui foule les grappes…et quelle fatigue !
"Pendant une semaine ensuite j’ai mal partout" dit-elle en riant, "mais quelle satisfaction de pouvoir partager ensuite un verre de ces 1 500 litres environs produits chaque année et de fournir les clients de la pension ". Et d’ajouter, "Il n’y a plus de chèvres malheureusement, car c’est aussi beaucoup de travail et d’autre part la municipalité à souhaité que l’on s’en sépare.. nous sommes en pleine ville… mais il y a toujours la basse-cour et l’on propose toujours des œufs frais "maison" à nos clients…"
■ A découvrir : la pension OAZA des NOVAK-BILWEIS et l’île de Hvar :
Que dire de ce coin de paradis ? La pension familiale comprends 5 grandes chambres doubles, 1 villa dans le jardin et un appartement pour 4/6 personnes ; bref de quoi héberger une vingtaine de personnes. Demi-pension possible et souhaitée… pour partager mieux encore cette convivialité dont les Novak-Bilweis débordent. Les enfants sont les bienvenus et Virginie se plaît à leur faire découvrir tellement de choses dans le jardin et ailleurs mais aussi à leur raconter plein d’histoires avec cet accent nivernais qu’elle affectionne et qui leur laissera des souvenirs indélébiles.
"Les gens arrivent ici comme clients et repartent en tant qu’amis" se plait à expliquer Virginie, "certains sont même allés jusqu’à annuler leur réservation hôtelière pour terminer leur vacances avec nous…" c’est tout dire !
Virginie NOVAK-BILWEIS vous communique son bonheur de vivre sur cette île !
Par ailleurs, la succession semble assurée puisque Dimitri le cadet des enfants s’apprête à prendre la suite de Virginie et de son mari "Il faut donner leur chance aux jeunes" s’exclame-t-elle…
Les prix de nuitées (petit-déjeûner inclu) dans la pension : 50/60 €uros par personne en saison (15 juin - 15 octobre) et 40/50 € hors saison, + prix du repas du soir, essentiellement basé autour de poisson péché localement mais pas obligatoirement, convivialité familiale oblige.
Le coût de la vie à Hvar : l’équivalent du SMIC local se situe autour de 600 €uros mais les produits sont chers (coûts du ravitaillement dans une île située à une heure de la côte croate).
■ Alors, comment résumer en peu de mots la situation ?
Réponse de Virginie : "nous essayons d’apporter la plus grande qualité à tout ce que nous proposons ici, avec le cœur en plus, c’est là notre vrai salaire et puis écoutez donc la chanson de Nino ferrer " : Le sud
Et de rajouter "Vous savez, mon plaisir après une journée de travail bien remplie au service de mes clients, c’est de descendre sur le port et manger une glace en regardant tous ces superbes yachts et ces gens qui paradent et ne songent qu’à montrer leur richesse. Sont-ils plus heureux pour autant ? Quel monde complètement artificiel ! La vraie vie c’est pas ça .. !"
On ne peut que rêver en l’écoutant de faire partie des 500 000 français qui se rendent chaque année en Croatie et ses îles. Hvar est riche d’un patrimoine historique inestimable, à commencer par le Fort Napoléon qui domine la ville de Hvar… ville magnifique avec pas ou peu de voitures et la mer Adriatique à ses pieds…
Par ailleurs les derniers flocons de neige remontent à quelques années, autant dire qu’il fait beau très souvent à Hvar, alors quoi de mieux que ce coin de paradis ?…
■ Et quid de la Nièvre, vue de l’île de Hvar ?
En Nièvre "Il faut valoriser les savoir-faire ancestraux, montrer ces gens qui font des "choses bien" et conserver des métiers quasi inconnus ou perdus de nos jours : tuiliers, potiers, etc… Il faut aussi protéger et conserver ce "parler" bien de là-bas ! ". Message transmis !
"Pour moi la Nièvre c’est le jardin d’Eden, sa verdure, ses forêts, ses vallons, étangs et cours d’eau, tout ça me manque énormément" et Mateo de rajouter en riant "et les escargots aussi" ! Facile alors d’imaginer leurs larges sourires derrière le téléphone…
" Alors après toutes ces merveilleuses années passées ici je puis dire que j’ai des amis, des vrais, avec plein de bons souvenirs. Je suis de nature optimiste et je garde ce qui est positif" et d’ajouter aussitôt "..bien sûr je reste profondément amoureuse de la Nièvre et c’est aussi pour cela que j’ai conservé tous ces liens avec les gens de "mon" village (Thouez)…ça me manque de ne pouvoir toucher cette herbe verte et ce sol gras de la Nièvre" … petit silence qui ponctue un moment de nostalgie voire d’inquiétude face au sablier du temps qui s’écoule inéluctablement puisque Mateo à maintenant 76 ans…
Au travers de cette interview, de toute la gentillesse de Virginie ’la niverno-croate" ou la "croato-nivernaise" selon affinités, et de l’amitié de son époux qui parle un peu français et avec un magnifique accent, on ne peut que ressentir vivement leur invitation au voyage et au dépaysement, l’espace de quelques temps de vacances. On peut aussi lire entre les mots tout son attachement à ce coin de France bien nivernais…
■ Quelques mots sur la Croatie (Hrvatska) :
La République de Croatie (en croate : Republika Hrvatska ) est un pays d’Europe du Sud qui s’étend de l’extrémité orientale des Alpes, sur ses confins au nord-ouest et des plaines pannoniennes au nord-est, jusqu’au littoral de la mer Adriatique au sud, en passant par le massif montagneux des Alpes Dinariques au centre. Elle est entourée par la Slovénie, la Hongrie, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro. Sa capitale est Zagreb.
Membre du Conseil de l’Europe, la Croatie est aussi signataire depuis 1997 de la Charte européenne de l’autonomie locale (cf. texte en croate 1997, JO n°14/95) laquelle vise à garantir l’autonomie des collectivités territoriales. La Croatie est candidate à l’adhésion à l’Union européenne et est membre de l’OTAN.
Peuplée d’environ 4,5 millions d’habitants, ses principales villes de Croatie sont Zagreb, Split, Dubrovnik, Rijeka, Osijek, Karlovac, Zadar, Slavonski Brod, Velika Gorica, Pula, Šibenik, Varaždin, Bjelovar, Vukovar. La côte croate est très découpée si bien que la Croatie compte 698 îles, 389 îlots et 78 récifs. 47 îles sont habitées dont l’île de Hvar.
=> Pour en savoir plus sur la Croatie
■ L’Ile de Hvar :
Hvar (en dialecte local : Hvor ou For, en italien : Lesina) est située en mer Adriatique à une heure environ de split en catamaran et à 2h de Paris par avion (liaisons directes en saison d’été). C’est l’une des îles les plus touristiques de Croatie. L’île de Hvar a une population d’environ 15 000 habitants.
Les premiers habitants de Hvar furent les Illyriens au IVe siècle. Ils se défendirent vaillamment contre les Grecs mais ceux-ci finirent par envahir l’île. Les Grecs de Paros fondèrent alors la colonie de Faros, ancêtre de la ville de Stari Grad. En 219 avant J.-C., les Romains la conquirent. À la chute de l’Empire romain d’Occident, Hvar devint byzantine. Aux VIIe et VIIIe siècles, des Slaves s’y installèrent. En 1331, c’est Venise, la plus puissante, qui annexa l’île dalmate. Les habitants de Hvar se soulevèrent à plusieurs reprises mais sans succès. La suite suivit les aléas de l’histoire, elle fut tour à tour française, autrichienne, yougoslave et enfin croate.
L’île est dotée d’un riche patrimoine historique datant du temps des Grecs. La plus longue des îles dalmates possède encore des parties restées secrètes et cachées au tourisme. Toute la côte nord de l’île est agrémentée de criques avec des petites plages, parfois habitées, parfois isolées, bon mouillage pour des bateaux de plaisance.
Hvar est également le nom d’une des villes principales de l’île, située dans la partie ouest de l’île. Possédant la plus grande place sur la côte croate, elle est riche en bâtiments de l’époque gothique et de la renaissance. Deux forts couronnent la ville, le fort Spagnola construit par les Vénitiens et le fort Napoléon, construit par les Français.
=> Pour en savoir plus sur Hvar
■ Plus d’infos :
Les coordonnées de la pension de famille :
"Chez Virginie et Mateo Novak-Bilweis"
Pension OAZA - Hanibala Lucica 4
21450 Hvar
Tel/Fax : 00 385 (0)21 741-201
D’autres renseignements : consultez le Guide du Routard
Infos Croatie - Ile de Hvar :
L’Office du Tourisme de Croatie
48 av. Victor Hugo - 75016 Paris
Tel : 01 45 00 99 55
1125 km de Nevers à vol d’oiseau, nous sommes dans l’ïle de Hvar en Croatie. Dans son salon avec vue sur le grand et magnifique jardin rempli de fleurs, d’arbres chargés de fruits tels oliviers ou kiwis, Virginie NOVAK-BILWEIS nous raconte sa vie avec une verve incroyable alors que Mateo son mari s’éveille tranquillement après une sieste méritée, mais aussi tradition croate pleine de bon sens. Découvrons son parcours, ses passions mais aussi ses moments de nostalgie.
Il était donc une fois Virginie…
Virginie NOVAK-BILWEIS est née à Paris en 1958 d’une mère nivernaise pure jus, sage-femme et d’un père médecin gynécologue à Paris. Deux frères dont l’aîné fut à une époque très récente maire de Brinon sur Beuvron (58) kinésithérapeute de son état désormais parti exercer du côté de Pithiviers et un cadet Professeur d’Université - Chirurgie dentaire à Paris, ont partagé avec elle leurs vacances d’enfance, et tous leurs exploits et batailles…, à Thouez (58 - prononcer thoué), village où les Bilweis possèdent une maison familiale et où ils aiment revenir autant que possible.
■ Nivernaise et européenne depuis 5 générations...
Par son grand-père, installé dans l’Yonne voisine, Virginie se trouve descendante en ligne directe d’une famille russe venue habiter en France (1922) après la chute du tsar Nicolas II qui suivirent et contraignirent nombre de nobles russes à émigrer. Les multiples documents conservés de l’époque pourraient à eux seuls constituer un intéressant musée familial entretenu par la maitresse de maison.
Via sa lignée maternelle, dans ses veines coule du sang bien nivernais. Elle se plait d’ailleurs à conserver l’accent lorsqu’elle amuse amis et enfants venus lui rendre visite dans sa pension de famille de l’île de Hvar (Croatie). Parmi les ancêtres on trouve essentiellement des représentants du monde rural, agriculteurs, maréchaux-ferrants, vignerons. Quelle richesse que cette association inter-familiale étonnante pour ne pas dire "melting-pot" inattendu et que notre hôtesse se plaît à conter…
Au hasard des pérégrinations professionnelles paternelles, elle a vécu aux Maroc, jusqu’au tristement célèbre tremblement de terre d’Agadir (29 février 1960 - 23 H) qui contraignit sa famille à revenir en France du côté de Mirande (Gers) puis en région parisienne, son père ayant alors décidé d’abandonner la gynécologie obstétrique et les accouchements afin de travailler pour une entreprise américaine. Fin des études à Beauvais (Oise) où elle obtient un bac Philo-Lettres-Langues. Virginie a alors 18 ans et ne rêve que de vacances à Thouez, de batailles dans l’herbe ou de balades dans les bois, du ramassage des escargots de Bourgogne et de la cueillette des girolles après le 14 juillet, avec ses frères et amis de vacances. On peut déjà dire en l’écoutant raconter son parcours de vie que ses racines sont là et bien là, à Thouez, entre Arzembouy et Champlemy et pas ailleurs, c’est indubitable ! "Nièvre de mon cœur" se plaît-elle à répéter…
■ Comment et pourquoi êtes vous arrivée à Hvar ?
"C’est de la faute à maman !", la réponse tombe d’un bloc et peut surprendre… En effet, au hasard des rencontres, ses parents avaient des amis revenus enchantés de leurs vacances en Croatie et pendant une certain temps ils essayèrent de persuader leurs enfants qu’il n’y avait pas que Thouez pour passer des vacances. Ce fut ainsi l’occasion d ’un premier séjour dans l’île croate de Hvar, plages, balades, soleil et dîner en famille à l’auberge du coin où l’on cuisinait fort bien les poissons pêchés le jour lors des "fish-picnics".
Il s’en suivit un second séjour. L’aubergiste était bien sympathique mais aussi passionné culturellement par l’Europe qu’il souhaitait ardemment visiter… tant et si bien que l’année suivante, à l’issue du troisième séjour cet aubergiste fut invité par les parents à venir découvrir la France, Paris et la Nièvre. Puis arriva ce qui devrait arriver… et en 1977 Virginie s’est mariée dans la superbe cathédrale de Hvar avec Mateo. De cette union, trois enfants ont vu le jour, Gregori, Sebastien (décédé au printemps dernier) et Dimitri. Trois enfants à l’éducation étonnante : maternelle en Croatie, école primaire en France, études secondaires en Croatie : il faut dire que la guerre d’indépendance de Croatie y est pour quelque chose !
■ Les jours sombres des années 1990 - 1995 :
La guerre de Croatie, ou guerre d’indépendance croate, s’est déroulée entre août 1991 et novembre 1995, à l’issue de l’effondrement de la fédération yougoslave et a opposé la République de Croatie nouvellement indépendante à l’Armée populaire yougoslave et à une partie des Serbes de Croatie.
L’île de Hvar n’a pas échappé aux tragiques circonstances de cette guerre remplie d’horreurs restées dans les mémoires, mais Virginie, adoptée par la population locale a préféré rester avec son mari, ayant cependant choisi d’envoyer ses enfants en France durant cette période difficile et de les confier à sa famille.
La cave de l’auberge de Mateo et Virginie servit en effet de refuge aux habitants du quartier durant les bombardements serbes et les survols d’hélicoptères de guerre de ceux-ci. Triste période où la population insulaire fut à la fois victime des enrôlements …volontaires… 2 fois 200 jeunes embarqués dans l’armée croate, dont certains ne sont jamais revenus et des tirs des serbes qui empêchaient toute navigation et donc tout ravitaillement ou toute forme de pêche. Mais qui dit période de guerre dit remise en route du bon vieux système D… et Virginie s’en souvient fort bien. Jours sombres qui furent aussi source de rapprochement accru avec les voisins devenus plus que des amis.
=> Pour en savoir plus sur la Guerre d’indépendance de Croatie
■ "J’aime les métiers de la terre, du vignoble, l’élevage des bêtes" :
Cette période difficile amena donc Mateo l’aubergiste - pêcheur, et Virginie "la nivernaise de cœur" altruiste et à l’écoute des autres, à trouver des solutions pour survivre : acquisition et élevage de chèvres (en pleine ville de Hvar) et développement de cultures (oliviers dans les terrains à flanc de montagne et légumes dans le grand jardin) ainsi qu’une basse-cour. Cette période amena aussi la création et l’organisation des écuries "à la nivernaise" pour les ânes utilisés comme bêtes de trait et moyen de transport.
Ce savoir-faire a continué à se développer après la guerre au point d’arriver à complètement auto-suffire aux besoins de la pension de famille et de ses clients. "Connaissez vous la tradition croate lorsque l’on commence à cueillir les olives ?" interroge notre hotesse - "La cueillette des olives demande de longues et dures journées de travail, or à cette période de l’année les journées sont courtes, on part tôt le matin avec les ânes (transport du matériel et retour avec la cueillette) et l’on reste sur place le midi pour un pique-nique : la tradition veut que lors des premières journées on se réunisse ainsi autour d’un grand plat commun où chacun des présents plonge sa cuillère dans la purée de pois chiches. Hmmm.. que c’est un moment délicieux à partager…"
Ainsi en va de l’huile d’olive produite par les Novak-Bilweis de Hvar, de même que pour le vin servi aux clients et invités de l’auberge.
Maintenant avec l’âge, Mateo ne s’occupe plus de vignes, le couple sélectionne chaque année des rangs de raisins sur pied et les achète aux amis vignerons du coin, mais le précieux breuvage est toujours fabriqué à la maison et c’est Virginie qui foule les grappes…et quelle fatigue !
"Pendant une semaine ensuite j’ai mal partout" dit-elle en riant, "mais quelle satisfaction de pouvoir partager ensuite un verre de ces 1 500 litres environs produits chaque année et de fournir les clients de la pension ". Et d’ajouter, "Il n’y a plus de chèvres malheureusement, car c’est aussi beaucoup de travail et d’autre part la municipalité à souhaité que l’on s’en sépare.. nous sommes en pleine ville… mais il y a toujours la basse-cour et l’on propose toujours des œufs frais "maison" à nos clients…"
■ A découvrir : la pension OAZA des NOVAK-BILWEIS et l’île de Hvar :
Que dire de ce coin de paradis ? La pension familiale comprends 5 grandes chambres doubles, 1 villa dans le jardin et un appartement pour 4/6 personnes ; bref de quoi héberger une vingtaine de personnes. Demi-pension possible et souhaitée… pour partager mieux encore cette convivialité dont les Novak-Bilweis débordent. Les enfants sont les bienvenus et Virginie se plaît à leur faire découvrir tellement de choses dans le jardin et ailleurs mais aussi à leur raconter plein d’histoires avec cet accent nivernais qu’elle affectionne et qui leur laissera des souvenirs indélébiles. "Les gens arrivent ici comme clients et repartent en tant qu’amis" se plait à expliquer Virginie, "certains sont même allés jusqu’à annuler leur réservation hôtelière pour terminer leur vacances avec nous…" c’est tout dire !
Virginie NOVAK-BILWEIS vous communique son bonheur de vivre sur cette île !
Par ailleurs, la succession semble assurée puisque Dimitri le cadet des enfants s’apprête à prendre la suite de Virginie et de son mari "Il faut donner leur chance aux jeunes" s’exclame-t-elle…
Les prix de nuitées (petit-déjeûner inclu) dans la pension : 50/60 €uros par personne en saison (15 juin - 15 octobre) et 40/50 € hors saison, + prix du repas du soir, essentiellement basé autour de poisson péché localement mais pas obligatoirement, convivialité familiale oblige.
Le coût de la vie à Hvar : l’équivalent du SMIC local se situe autour de 600 €uros mais les produits sont chers (coûts du ravitaillement dans une île située à une heure de la côte croate).
■ Alors, comment résumer en peu de mots la situation ?
Réponse de Virginie : "nous essayons d’apporter la plus grande qualité à tout ce que nous proposons ici, avec le cœur en plus, c’est là notre vrai salaire et puis écoutez donc la chanson de Nino ferrer " : Le sud
Et de rajouter "Vous savez, mon plaisir après une journée de travail bien remplie au service de mes clients, c’est de descendre sur le port et manger une glace en regardant tous ces superbes yachts et ces gens qui paradent et ne songent qu’à montrer leur richesse. Sont-ils plus heureux pour autant ? Quel monde complètement artificiel ! La vraie vie c’est pas ça .. !" On ne peut que rêver en l’écoutant de faire partie des 500 000 français qui se rendent chaque année en Croatie et ses îles. Hvar est riche d’un patrimoine historique inestimable, à commencer par le Fort Napoléon qui domine la ville de Hvar… ville magnifique avec pas ou peu de voitures et la mer Adriatique à ses pieds…
Par ailleurs les derniers flocons de neige remontent à quelques années, autant dire qu’il fait beau très souvent à Hvar, alors quoi de mieux que ce coin de paradis ?…
■ Et quid de la Nièvre, vue de l’île de Hvar ?
En Nièvre "Il faut valoriser les savoir-faire ancestraux, montrer ces gens qui font des "choses bien" et conserver des métiers quasi inconnus ou perdus de nos jours : tuiliers, potiers, etc… Il faut aussi protéger et conserver ce "parler" bien de là-bas ! ". Message transmis !
"Pour moi la Nièvre c’est le jardin d’Eden, sa verdure, ses forêts, ses vallons, étangs et cours d’eau, tout ça me manque énormément" et Mateo de rajouter en riant "et les escargots aussi" ! Facile alors d’imaginer leurs larges sourires derrière le téléphone…
" Alors après toutes ces merveilleuses années passées ici je puis dire que j’ai des amis, des vrais, avec plein de bons souvenirs. Je suis de nature optimiste et je garde ce qui est positif" et d’ajouter aussitôt "..bien sûr je reste profondément amoureuse de la Nièvre et c’est aussi pour cela que j’ai conservé tous ces liens avec les gens de "mon" village (Thouez)…ça me manque de ne pouvoir toucher cette herbe verte et ce sol gras de la Nièvre" … petit silence qui ponctue un moment de nostalgie voire d’inquiétude face au sablier du temps qui s’écoule inéluctablement puisque Mateo à maintenant 76 ans…Au travers de cette interview, de toute la gentillesse de Virginie ’la niverno-croate" ou la "croato-nivernaise" selon affinités, et de l’amitié de son époux qui parle un peu français et avec un magnifique accent, on ne peut que ressentir vivement leur invitation au voyage et au dépaysement, l’espace de quelques temps de vacances. On peut aussi lire entre les mots tout son attachement à ce coin de France bien nivernais…
■ Quelques mots sur la Croatie (Hrvatska) :
La République de Croatie (en croate : Republika Hrvatska ) est un pays d’Europe du Sud qui s’étend de l’extrémité orientale des Alpes, sur ses confins au nord-ouest et des plaines pannoniennes au nord-est, jusqu’au littoral de la mer Adriatique au sud, en passant par le massif montagneux des Alpes Dinariques au centre. Elle est entourée par la Slovénie, la Hongrie, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro. Sa capitale est Zagreb.
Membre du Conseil de l’Europe, la Croatie est aussi signataire depuis 1997 de la Charte européenne de l’autonomie locale (cf. texte en croate 1997, JO n°14/95) laquelle vise à garantir l’autonomie des collectivités territoriales. La Croatie est candidate à l’adhésion à l’Union européenne et est membre de l’OTAN.
Peuplée d’environ 4,5 millions d’habitants, ses principales villes de Croatie sont Zagreb, Split, Dubrovnik, Rijeka, Osijek, Karlovac, Zadar, Slavonski Brod, Velika Gorica, Pula, Šibenik, Varaždin, Bjelovar, Vukovar. La côte croate est très découpée si bien que la Croatie compte 698 îles, 389 îlots et 78 récifs. 47 îles sont habitées dont l’île de Hvar.
=> Pour en savoir plus sur la Croatie
■ L’Ile de Hvar :
Hvar (en dialecte local : Hvor ou For, en italien : Lesina) est située en mer Adriatique à une heure environ de split en catamaran et à 2h de Paris par avion (liaisons directes en saison d’été). C’est l’une des îles les plus touristiques de Croatie. L’île de Hvar a une population d’environ 15 000 habitants.
Les premiers habitants de Hvar furent les Illyriens au IVe siècle. Ils se défendirent vaillamment contre les Grecs mais ceux-ci finirent par envahir l’île. Les Grecs de Paros fondèrent alors la colonie de Faros, ancêtre de la ville de Stari Grad. En 219 avant J.-C., les Romains la conquirent. À la chute de l’Empire romain d’Occident, Hvar devint byzantine. Aux VIIe et VIIIe siècles, des Slaves s’y installèrent. En 1331, c’est Venise, la plus puissante, qui annexa l’île dalmate. Les habitants de Hvar se soulevèrent à plusieurs reprises mais sans succès. La suite suivit les aléas de l’histoire, elle fut tour à tour française, autrichienne, yougoslave et enfin croate.L’île est dotée d’un riche patrimoine historique datant du temps des Grecs. La plus longue des îles dalmates possède encore des parties restées secrètes et cachées au tourisme. Toute la côte nord de l’île est agrémentée de criques avec des petites plages, parfois habitées, parfois isolées, bon mouillage pour des bateaux de plaisance.
Hvar est également le nom d’une des villes principales de l’île, située dans la partie ouest de l’île. Possédant la plus grande place sur la côte croate, elle est riche en bâtiments de l’époque gothique et de la renaissance. Deux forts couronnent la ville, le fort Spagnola construit par les Vénitiens et le fort Napoléon, construit par les Français.
=> Pour en savoir plus sur Hvar
■ Plus d’infos :
Les coordonnées de la pension de famille : "Chez Virginie et Mateo Novak-Bilweis"
Pension OAZA - Hanibala Lucica 4
21450 Hvar
Tel/Fax : 00 385 (0)21 741-201
D’autres renseignements : consultez le Guide du Routard
Infos Croatie - Ile de Hvar :
L’Office du Tourisme de Croatie48 av. Victor Hugo - 75016 Paris
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